HEMORROÏDES

Les hémorroïdes sont présentes, dans la population générale, elles jouent un rôle dans la continence et la sensibilité de l’anus. Il s’agit de réseau veineux, comme des petites « varices », vascularisées par une artère. Elles sont internes dans le canal anal ou externe en bordure de l’anus, mais la symptomatologie est souvent la même et il est difficile de faire la part des choses. Seul l’examen clinique permettra de réaliser le diagnostic.

Les facteurs favorisant l’apparition des symptômes sont dominés par la constipation chronique, l’hérédité, les règles diététiques (l’alcool, les épices), la sédentarité, la grossesse et l’accouchement.

Les symptômes

La pathologie hémorroïdaire évolue le plus souvent par crises plus ou moins répétées et plus ou moins longues. Les symptômes apparaissent par dilatation et hypertrophie des hémorroïdes.
On peut retrouver

  • Des saignements, appelés « rectorragies », rouges vifs recouvrant les selles, qui sont parfois impressionnant.
  • L’apparition d’une tuméfaction ou « boule » autour de l’anus.
  • Des douleurs pouvant être violentes et durables, des sensations de brûlures, pas forcément en allant à la selle.
  • Une gêne quotidienne, notamment au moment de la défécation.
  • Des démangeaisons invalidantes, souvent nocturnes.
  • Des suintements ou écoulement.
  • Des difficultés à l’essuyage, qui devient long et fastidieux.
  • La présence de « marisques » cutanées, qui correspondent à des petites excroissances de peau autour de l’anus, témoin de poussée hémorroïdaire ancienne.
  • Des thromboses, qui correspondent à l’apparition, d’une boule douloureuse et bleutée au bord de l’anus, par la formation d’un petit caillot de sang.

Le diagnostic

C’est l’examen clinique de votre médecin qui va confirmer le diagnostic. Il consiste à réaliser un toucher rectal, à la recherche d’un épaississement anormal, ou d’une tuméfaction. Puis il va réaliser une anuscopie, avec un petit appareil introduit dans l’anus qui va lui permettre de visualiser les hémorroïdes et de vérifier qu’il n’existe pas un prolapsus du rectum (extériorisation de la muqueuse). Il pourra ainsi déterminer l’importance et le grade d’évolution de hémorroïdes, du grade 1 au grade 4, qui correspond à une extériorisation quasi permanente de l’hémorroïde.
Dans certains cas, une endoscopie basse (rectoscopie), mais aussi une coloscopie pour vérifier que les saignements ne viennent pas de plus haut, pourront être demandée.

Le traitement

Le traitement est tout d’abord médical. Il consiste à mettre en place des règles diététiques pour éviter les facteurs favorisants, à lutter contre la constipation par des laxatifs, à prescrire des veino-toniques ( pour diminuer le flux veineux), des antalgiques pour lutter contre la douleur, et des crèmes locales.
Pour les thromboses, une incision pour évacuer le caillot, sous anesthésie locale peut être réalisée, soulageant rapidement.

Le traitement chirurgical intervient après un long « passé hémorroïdaire ». En effet, la gêne quotidienne, les saignements répétés, les douleurs chroniques, l’extériorisation permanente… permettent de poser l’indication chirurgicale

Les techniques chirurgicales

L’hémorroïdectomie classique de Milligan et Morgan (St Marks)

Cette technique est réservée aux hémorroïdes bien évoluées, souvent extériorisées en permanence où toute autre technique ne serait pas bénéfique.
Elle consiste à retirer les hémorroïdes principales. En effet, il existe 3 « sacs ou paquets » hémorroïdaires prédominant, situés autour de l’anus. Après incision de la peau, on extériorise progressivement l’hémorroïde concernée, pour aller ligaturer celle-ci à la base, à l’intérieur de l’anus, par un fil résorbable, ce qui permet de l’enlever complètement. La peau incisée n’est jamais refermée, car les fils ne tiendraient pas, et le passage des matières pourraient entraîner une infection. A la fin de l’intervention, on retrouve les trois incisions cutanées, qui forme un « trèfle ».

L’important est de garder les zones muqueuse (les ponts), entre les hémorroïdes retirées. On termine l’intervention par un lavage de la région, la mise en place d’une crème, et par une infiltration d’anesthésique local, autour de l’anus, pour diminuer la douleur post-opératoire.

Cette chirurgie est réalisée sous anesthésie générale, et dure 20 minutes. L’hospitalisation est ambulatoire. Il n’y pas de préparation (de type lavement) à réaliser la veille de l’intervention. En revanche, il vous est prescrit des laxatifs à prendre la semaine avant, pour que les premières selles soient plus faciles.

Le retour à la maison

La chirurgie de hémorroïdes est douloureuse, et les plaies de l’anus sont longues à cicatriser. La cicatrisation définitive dure environ 3 mois, mais la gêne effective dure 3 semaines.
Le traitement à la maison comprend surtout des anti-douleurs majeurs, des anti-inflammatoires, des laxatifs, des crèmes apaisantes locales.
Il n’y a pas de soins à réaliser par une infirmière. Les plaies vont cicatriser progressivement, elles peuvent saigner pendant dizaine de jour, mais surtout un écoulement ou suintement quotidien va commencer, parfois mal odorant, comme une brûlure qui se résorbe. La région est très inflammatoire, gonflée et œdémateuse, pendant un mois. Le nettoyage de l’anus se fait à l’eau pure, sous la douche, des petits bains courts sont possible. La douchette à l’eau fraîche permet également de lutter contre la douleur, comme une poche de glace. Une protection est nécessaire.

L’arrêt de travail est en général de 1 mois. Le régime alimentaire consiste à éviter les aliments qui constipent et les épices.

Les complications

Au cours de l’intervention, les complications sont rares. Une hémorragie est rapidement maîtrisée, et le sphincter est préservé. En post-opératoire immédiat, une rétention urinaire (impossibilité d’uriner) peut survenir et peut nécessiter un sondage de la vessie temporaire.
Des hémorragies peuvent survenir, pendant les 15 premiers jours, elles sont le plus souvent temporaires, et disparaissent en général par des lavages des plaies à l’eau glacée.
A long terme, les douleurs sont importantes, une constipation réflexe peut intervenir et réaliser un fécalome (volumineuse selle très dure bloquée au-dessus de l’anus) qu’il faudra évacuer par des petits lavements répétés.
Des fuites de gaz sont possibles, tant que la cicatrisation de l’anus n’est pas obtenue. Elles ne sont que temporaires.
Une sténose ou rétrécissement de l’anus peut apparaître, et dans de rare cas, il peut nécessiter une chirurgie complémentaire, pour élargissement. Là encore cette complication est rare.
La récidive hémorroïdaire est toujours possible à long terme.

Traitement par Chirurgie – Technique Rafaelo

Bien que les hémorroïdes soient une affection extrêmement répandue, touchant jusqu’à 50% de la population à un moment donné de sa vie, de nombreux patients hésitent à consulter un médecin. Cette réticence découle non seulement de la nature intime de la maladie, mais également de la crainte associée à la douleur et aux complications potentielles du traitement.

Traitement par radiofréquence

Dans ce contexte, la méthode Rafaelo offre une solution novatrice pour le traitement des hémorroïdes sous anesthésie générale. Cette technique repose sur l’utilisation d’une sonde spécialement conçue pour appliquer une énergie radiofréquence ciblée sur l’hémorroïde, permettant ainsi un traitement par thermocoagulation, déshydratation du tissu, coagulation par destruction thermique tout en préservant le tissu environnant. Indiquée pour les hémorroïdes internes de grade 3.

Complications faible grâce au Rafaelo

Comparativement aux hémorroïdectomies conventionnelles, qui souvent nécessitent des semaines de récupération douloureuse et comportent les risques inhérents à toute intervention chirurgicale, le traitement par radiofréquence mini-invasive permet généralement aux patients de reprendre leurs activités quotidiennes en quelques jours seulement. Les complications sont rares avec Rafaelo, et les éventuelles douleurs post-traitement sont facilement gérées avec des analgésiques en vente libre.
En post-opératoire, les saignements sont fréquents pendant 8 à 15 jours, sans gravité, il ne s’agit pas d’une complication. On peut retrouver dans les selles des petits dépôts blanchâtres pendant 1 mois, témoins de l’élimination progressives des hémorroides. Une consultation post-opératoire aura lieu 1 mois après l’intervention.

Avantages pour les Patients :

  • Procédure mini-invasive : pas d’incision signifie aucun risque d’incontinence anale.
  • Durée du traitement estimée à seulement 10 minutes.
  • Anesthésie générale, associée à une anesthésie locale pour plus de confort post-opératioire.
  • Faible ou aucun inconfort post-traitement, avec une gestion efficace de la douleur en salle d’opération.
  • Risque réduit de complications.
  • Récupération rapide : la plupart des patients peuvent reprendre leurs activités normales après une semaine à 15 jours.
  • Taux élevé de satisfaction des patients.

Avantages pour les Médecins :

  • Procédure adaptée à différents stades d’hémorroïdes, de grade II à III.
  • Technique mini-invasive adaptée aux soins ambulatoires ou de jour.
  • Facile à mettre en œuvre, avec des résultats visibles immédiatement.
  • Aucun soin post-opératoire des plaies requis.
  • L’évolution du traitement peut durer de 4 à 6 semaines.
  • Taux de réussite dépassant les 80 %.

La chirurgie par HAL DOPPLER (RAR)

Elle est destinée à des symptômes plus modérés, des hémorroïdes de grade 3 en général. On traitera surtout les hémorroïdes internes.
Cette chirurgie laisse les hémorroïdes en place (on ne les retire pas), mais elle consiste à supprimer ou à diminuer le flux sanguin dans l’hémorroïde, pour éviter sont hypertrophie et donc les symptômes. Elles ne se nécrosent pas mais vont petit à petit se résorber, et permettre aux symptômes de disparaître.

La technique consiste à introduire un anuscope, relié à un doppler, qui va permettre progressivement, de repérer les artères vascularisant les hémorroïdes, et de les ligaturer par un fil résorbable, tout autour de l’anus. Les ligatures se situent dans un premier temps au niveau du bas rectum, puis on refait le même geste 1 cm plus bas en se rapprochant de l’anus. On associe à ce geste, dans certains cas une mucopexie, qui permet par un faufilage de remonter dans l’anus certaines hémorroïdes. On peut également retirer les marisques cutanées dans le même temps.
On termine l’intervention par une infiltration d’anesthésique locale pour diminuer la douleur.

Cette chirurgie est réalisée sous anesthésie générale, en hospitalisation ambulatoire, et dure environ 20 minutes.

Le retour à la maison

L’arrêt de travail est de 3 semaines à un mois.
La douleur peut être importante mais souvent moindre que la technique précédente, pendant 15 jours, puis disparait progressivement. Les symptômes disparaissent en 3 semaines environ.
Un traitement pour la douleur est prescrit, des antalgiques puissants, des anti-inflammatoires, et des laxatifs.
Il n’y a pas de soins locaux à réaliser, puisqu’il n’y pas de plaies cutanées externes, sauf quand l’ablation des marisques est associée.

Les complications

Le soir même de l’intervention, une rétention urinaire est possible, qui peut nécessiter un sondage temporaire.
Dans les jours suivants, une petite irritation urinaire peut persister. Elle disparaît progressivement avec le temps.
Une constipation réflexe, peut survenir ainsi que des hémorragies temporaires.
Un œdème réactionnel, une thrombose hémorroïdaire peut apparaître, même 3 semaines après. L’évolution est favorable sans soins particuliers.
Dans de très rare cas, et notamment chez la femme, une fistule recto-vaginale (communication entre le vagin et le rectum, entraînant une émission de gaz par le vagin) peut survenir. Elle cicatrise spontanément en 3 semaines.
La récidive est toujours possible à plus ou moins long terme, mais la même technique peut être réalisée.

Infirmerie Protestante

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